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Résumé

La France et ses universités : ce pays, dans ses aspects militaires ou civils, a toujours présenté beaucoup de charme pour les orientaux. Les rues de Paris, les rives de Nice, ses magasins et le renouvellement permanent de la mode attirent les étudiants, et ce dès les premières années du règne de Mohammed Ali Pacha, roi de la dynastie des Alawi Mohamme- dia, qui envoyait les jeunes de son pays en France pour qu’ils y étudient les techniques militaires et prennent des cours de science. Ces voyages se poursuivirent, et prirent plus d’ampleur encore au temps où Abbas Mirza fit en sorte d’envoyer certains des talents de sa cour à Tabriz en France, pour qu’ils y deviennent médecins, et en particulier chirurgiens. Certainement, ce n’était pas la vie scientifique de Paris qui attirait ces Iraniens. Pas plus que les Français eux-mêmes, ils n’avaient beaucoup d’intérêt pour les écoles scientifiques et on les y voyait peu. De tels efforts étaient jugés inutiles par ces étudiants, parce que selon eux obtenir un diplôme universitaire était le plus important, pour la gloire de la patrie. C’est pour cela seulement qu’ils consentaient à étudier. Surtout vers la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième les centres universitaires comptaient sur les revenus de ces étudiants orientaux qui souhaitaient étudier dans les écoles et universités françaises. Les étudiants iraniens à Paris avaient adapté leurs références culturelles pour se rapprocher de la culture française. Parmi eux comptaient des membres de l’élite sociale et des ecclésiastiques influents. Ils envoyaient leurs enfants dans les écoles parisiennes pour y étudier, et ensuite ces derniers avaient beaucoup plus de chance que les autres de trouver rapidement un travail valorisant. Les diplômés de Saint-Cyr étaient rapidement embauchés dans le système militaire et d’autres étudiants, selon leur domaine d’étude, étaient embauchés dans d’autres départements d’État. Par cette forte fréquentation du monde universitaire français et les allées et venues de ces étudiants, la France n’était plus pour eux étrangère et inconnue.