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Résumé

L’art de la calligraphie islamique est considéré comme l’une des expressions les plus importantes de l’art islamique. Dès le début de l’islam, le désir de sublimer le texte coranique a donné naissance à une myriade d’écritures, lesquelles se sont développées et affinées au cours des siècles. L’islam se diffusant sur un vaste territoire, allant de l’Espagne andalouse à l’Extrême-Orient, c’est l’alphabet arabe qui fut adopté pour transcrire les langues diverses qui y étaient parlées et écrire des textes différents, contribuant ainsi à la richesse et à la variété de cette forme artistique. Se dévelop- pant sur un territoire aussi vaste, il n’est donc pas surprenant de constater la multiplicité et la complexité des modes de transmission de cet art. Parmi ces modes de transmission, trois écoles classiques sont encore actives à ce jour : l’école arabe, toujours liée à Bagdad, l’école de calligraphie persane avec son centre en Iran (regroupant tous les pays faisantautrefois parties de l’empire persan : Afghanistan, Inde etc.) et enfin, l’école ottomane, avec son centre à Istanbul.
Dans cet article, nous nous concentrerons sur les méthodes classiques de transmission utilisées encore à ce jour dans les traditions évoquées. Ces méthodes se caractérisent d’abord par la relation maître-élève, ensuite par l’assimila- tion des règles de calligraphie enseignées, règles basées sur les canons de l’harmonie et de la proportion, et enfin par l’obtention de la licence finale de calligraphie (ijazah) qui assure la continuité et la transmission de l’art. Tout en déve- loppant plus spécifiquement les méthodes utilisées dans l’école de calligraphie ottomane (tradition dans laquelle j’ai moi-même étudié), nous aborderons également certains aspects de la calligraphie persane, car nous verrons qu’elles partagent la même base.