Type de document : Original Article
Auteurs
1 Collectionneur et chercheur de l’histoire de la période Qajar
2 Traducteur
Résumé
Avec la fin de la première phase des guerres russe – iraniennes il est apparu pour beaucoup de penseurs iraniens que ce qui, dans leur contrée, était considéré comme scientifique, avait perdu de sa fonction depuis quelque temps et que les peuples avancés du monde avaient su les vaincre grâce à leur recours aux sciences nouvelles. Le goût amer de la défaite était sensible. Ce sentiment de la nécessité des nouvelles sciences a conduit nombre de décideurs à dépêcher en Occident des groupes de jeunes pour y parfaire leur éducation. Ceci afin que l’Iran puisse disposer, comme d’autres pays évolués, de diverses facultés et de départements rattachés à une école polytechnique. Ces étudiants, pour la plupart des adultes, issus de familles aisées, se rendirent en Europe, chacun dans un accoutrement particulier, avec pour destination la France ou l’Angleterre. Mais, dès leur arrivée, ces étudiants portant des barbes bien fournies, de longues moustaches et des costumes ornés de motifs en provenance du Cachemire, n’osaient guère entrer dans les salles de cours. Il semblait qu’ils n’osaient franchir le pas ou qu’ils ne supportaient pas d’être montrés du doigt par les passants et de devenir la cible des préjugés de leur entourage. Alors, ils se mirent à la page européenne et se vêtirent de chapeaux haut de forme, de manteaux à l’occidentale, de gilet au col arrondi et de pantalons étirés selon la mode du jour. Par la suite, avec bien des efforts, ponctués parfois d’indiscipline, ils surent parvenir à des spécialités dans diverses branches. Des domaines qui, à l’époque, étaient nécessaires pour leur gouvernement. Mais après leur retour, ceux qui avaient suivi des études d’ingénieurs furent embrigadés dans l’armée et devinrent colonels ou généraux. Les médecins furent dirigés vers des ministères sans rpport avec leur parcours. Dans l’absolu, les seuls qui poursuivirent leur activité principale furent les peintres. Les portraits qui suivent comprennent la deuxième génération des étudiants envoyés en Europe au début du règne de Nasser ed-din Shah. Chacun d’entre eux figura par la suite comme personnalité politique remarquable du pays. Cependant, leurs études en Europe ne trouva pas d’accomplissement en Iran hormis l’ouverture au monde et l’apprentissage d’une certaine civilité.