Une publication périodique

Type de document : Original Article

Auteurs

1 Spécialiste des arts de l’Islam

2 Traducteur

Résumé

« L’empire des roses » : tel est le titre de l’exposition qui s’est déroulée du 28 mars au 23 juillet 2018 au musée du Louvre-Lens. Cette exposition représente le plus important témoignage culturel de l’art iranien du XIXe siècle au monde. Le texte suivant essaie d’analyser l’importance de cet événement.
Rappel historique
Entre la chute des Safavides et l’arrivée de la dynastie Qajar au pouvoir, aucun style artistique caractéristique ne se forme : c’est seulement à Chiraz, sous la dynastie Zand, que la vie artistique conserve une certaine vitalité, mais d’une manière isolée. Avec l’avènement des Qajars, la splendeur oubliée de l’art iranien et ses traditions propres se mettent à nouveau délicatement en route vers la conquête d’une nouvelle grandeur. En effet, grâce au patronage de la cour royale, établie dans la nouvelle capitale des Qajars, on assiste à un renouveau artistique qui encourage la naissance des ateliers royaux ; les artistes sont invités à retravailler et même à renouveler des techniques classiques dans la peinture murale, l’art de la sculpture sur pierre, l’émail, etc. Avec l’avènement de Fath Ali Shah, le deuxième souverain de la dynastie Qajar, nombre d’artistes illustres venus de tout le pays vont rejoindre Téhéran, afin d’y promouvoir une véritable révolution artistique ; en effet, la fidélité à la tradition va chez eux de pair avec un enthousiasme pour les orientations novatrices venues d’Occident. Avec le même élan, Nassereddin Shah, amateur d’art lui-même, contribue à l’importation de nou- velles techniques en Iran, à savoir la photographie et l’imprimerie. Si les années 1840 marquent la naissance de cet essor artistique, ses fruits vont définitivement éclore pendant les deux dernières décennies du règne de Nassereddin Shah. Durant cette période la production artistique, aussi bien au sein de la cour royale que parmi les artisans autonomes, fut en effet si foisonnante qu’une grande partie des chefs-d’œuvre de l’art qajar éparpillés aujourd’hui dans tous les musées du monde y appartient.