Type de document : Original Article
Auteurs
1 Chercheur d’ar
2 Documentariste
3 Chercheur en philosophie
Résumé
Mur du Temps: Introduction sur l’historicité
Dans son œuvre, Walter Benjamin médite sur le passage du monde du mythe à celui de l’histoire. Ce que Benjamin appelle histoire, Weber l’a appelé «désenchantement». Selon Benjamin, un cycle est en train de se clore sous nos yeux, mais celui qui s’annonce n’est pas un simple retour du mythe et éclaire du temps cabalistique. Le ré-enchantement ne peut avoir lieu que dans le cadre d’un monde désenchanté. Jünger nous met en garde à ce propos :«Mais la fin du monde historique ne doit pas être comprise comme signifiant l’envahissement du monde par le mythe et par son retour, la claire conscience historique étant, de ce point de vue, comparable à la carrière du jour qui s’insère entre deux nuits. Cette irruption ne peut qu’être partielle, ne peut avoir lieu qu’à l’intérieur du jour. Il y a quelques raisons de la craindre, ou de nous y attendre» (Le Mur du Temps, 105). Le travail que nous avons soumis à votre jugement est une réflexion sur les modalités de la présence de la nuit dans le jour, de la théologie politique dans un âge qu’on croyait devenu séculier mais qui se révèle incertain comme une lune de midi. Il donne des raisons de craindre mais aussi d›attendre. Plusieurs réponses ont été proposées à la question de savoir ce qui dans la religion/le fait religieux a ouvert la voie à la sécularisation du temps et de l’espace ou à «la mort de Dieu». Dans L’idole et la distance, Jean-Luc Marion pouvait affirmer que ce scandale est inscrit dès l’origine dans le mystère chrétien (monothéiste) de la mort de l’homme-Dieu sur la croix.